Depuis quelques semaines, nous nous entretenons autour du thème : « Le leader qui craint Dieu ». Et aujourd’hui, nous continuons encore avec ce même thème, en considérant le cas de Moise. L’accent sera mis sur l’enseignabilité du leader, la non-indispensabilité du leader et le principe de délégation.
1. L’enseignabilité du leader
C’est la capacité à pouvoir être enseigné. Le leader doit être enseignable. Moise était enseignable. Nabal, époux, peut-être père, et ayant des serviteurs, était si méchant qu’on n’osait lui parler. (Lire 1 Samuel 25: 14-17). Lorsque quelques fois, les enfants parlent aux parents, on entend parfois des réponses du genre : « Entre nous, qui est né le premier ? », « J’ai plus d’expériences que toi » ou encore « Tu n’es qu’un enfant… »
Nous nous laissons enseigner par quelqu’un de supérieur ou d’inférieur et même par les expériences. Prenons le cas d’Elie et Elisée. En traversant le Jourdain, Elie frappa les eaux avec son manteau, et au retour, Elisée fit de même. On est aussi enseigné par l’histoire.
L’historien Américain Kenneth Latourette affirme :
« Si on n’apprend pas l’histoire, on sera condamné à répéter les erreurs du passé. »
Il y a des qualités nécessaires pour être enseignable :
– La capacité d’écoute
Moïse prêta attentivement oreille aux propos de Jethro et appliqua le conseil de son beau-père ;
– Le désir profond d’apprendre
Pour avoir la capacité d’écoute, il faut avoir le désir d’apprendre c’est-à-dire être ouvert ;
– La volonté d’accepter le changement
Le leader doit être animé de la volonté d’accepter le changement. Moïse n’a pas dit : « Moi, je fais toujours comme ça ou moi, je parle face à face avec Dieu et je n’ai pas de conseil à recevoir de toi. »
2. La non-indispensabilité du leader
L’indispensabilité, c’est le caractère indispensable d’une chose ou d’une personne. L’indispensabilité du leader est un piège dans le leadership. « Moi, rien que moi. »
Le leader doit connaître ses limites.
Moise jugeait du matin jusqu’au soir. Il se fatiguait lui-même et fatiguait aussi le peuple qui attendait. La Bible dit : « Le beau-père de Moïse lui dit : « Ce que tu fais n’est pas bien. Tu t’épuiseras toi-même, et tu épuiseras ce peuple qui est avec toi ; car la chose est au-dessus de tes forces, tu ne pourras pas y suffire seul. » (Exode 18:17-18)
Ce qui fatigue un leader qui craint Dieu, ce n’est pas ce que Dieu lui demande de faire mais ce qu’il veut faire pour Dieu.
Tel est le cas de Marthe et Marie dans Luc 11: 38-42. La démonstration du fait que je ne suis pas indispensable, c’est la délégation de pouvoir aux collaborateurs.
3. Le principe de délégation
Ici, le terme délégation est un acte par lequel on délègue ; c’est une attribution, une transmission pour un objet déterminé. Jethro dit :« Choisis parmi tout le peuple des hommes capables, craignant Dieu, des hommes intègres, ennemis de la cupidité ; établis-les sur eux comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix. Qu’ils jugent le peuple en tout temps ; qu’ils portent devant toi toutes les affaires importantes, et qu’ils prononcent eux-mêmes sur les petites causes. Allège ta charge, et qu’ils la portent avec toi. ». (Exode 18 :21-22)
Joseph a appliqué ce principe en Égypte. Face à la famine, dans Genèse 41 : 33-34, il dit : « Maintenant, que Pharaon choisisse un homme intelligent et sage, et qu’il le mette à la tête du pays d’Égypte. Que Pharaon établisse des commissaires sur le pays, pour lever un cinquième des récoltes de l’Égypte pendant les sept années d’abondance. »
Jésus a appliqué ce principe de délégation de pouvoir et est allé plus loin que cela. Dans Luc 10: 1-10, Jésus a non seulement établi le principe de délégation mais aussi celui de travailler en équipe. Ainsi, comme membres d’une équipe travaillant ensemble, ils développent les habilités et peuvent s’assister les uns les autres. Ce principe est aussi vu dans Marc 6: 7 où il est écrit : « Alors il appela les douze, et il commença à les envoyer deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs.» Puis, dans Marc 11:1, la Bible dit: « Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem, et qu’ils furent près de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne des oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples.»
Paul a aussi employé le même principe de délégation. Dans Actes 19: 22, la Bible dit: « Il envoya en Macédoine deux de ses aides, Timothée et Éraste, et il resta lui-même quelque temps encore en Asie.» (Actes 19:22)
Déléguer, c’est responsabiliser. Les parents doivent responsabiliser les enfants ; les leaders doivent responsabiliser leurs collaborateurs et éviter d’être pointilleux.
En définitive, frères et sœurs, tant qu’on vit, on ne finit jamais d’apprendre. Moïse était un leader enseignable. Il avait compris qu’il n’était pas indispensable. C’est pourquoi il a délégué les tâches aux uns et aux autres. Un leader doit être un coach ou un mentor pour les autres. C’est ainsi que le nom de Moïse était lié à celui de Josué ; celui d’Elie à Elisée; celui de Jésus aux douze apôtres et celui de Paul à Timothée et Tite.
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